La technique du verre filé – La création des perles
Ma matière première vient de l’île de Murano, toute proche de Venise.
Ce sont des baguettes de verre sodocalcique, un verre dit « tendre », le verre Effetre. Il en existe de nombreuses couleurs, opaques et translucides, que l’on peut associer entre elles.
Le filage du verre consiste à faire fondre doucement l’extrémité d’une baguette de verre à la flamme d’un chalumeau, afin de le rendre presque liquide, tel une goutte de miel, et d’ensuite pouvoir l’étirer en fil. Cette goutte de verre en fusion va être déposée sur un mandrin (une tige en inox, préalablement recouverte d’un enduit séparateur), et enroulée autour de celui-ci.
Les deux mains sont perpétuellement en mouvement, d’une part et d’autre du chalumeau, la droite tenant la baguette de verre dans la flamme, la gauche tenant le mandrin, et le faisant tourner sans cesse afin de donner au verre la forme ronde d’une perle, grâce à la rotation. On joue là avec la gravité, la matière en fusion, jusqu’à obtenir la forme de perle souhaitée.
La confection d’une perle peut aller de quelques minutes, si elle est simple et petite, à quelques heures, selon le travail de minutie, le choix des couleurs, des décors, d’inclusions d’autres matières.
Une fois la perle façonnée entre 800 et 1200 degrès, elle est placée dans un four de recuisson. C’est dans cette atmosphère qu’elle va redescendre en température tout doucement, en permettant aux molécules du verre de bien s’aligner entre elles, se structurer, et devenir une perle solide, capable de traverser les siècles.
L’histoire de la perle de verre
Cela fait plus de 4000 ans que le verre est
né au Moyen Orient, en Mésopotamie.
Il fait partie de l’histoire de l’humanité, et
continue de nous accompagner, au même
titre que la céramique.
Les perles et les parures en pâte de verre
font partie des premiers objets d’art
façonnés par l’être humain.
De la Préhistoire à l’antiquité, puis du
Moyen-Age à la Renaissance, on crée des
perles. Elles sont témoins du temps qui
passe, et selon les époques, ont eu un rôle bien particulier.
Elles ont pu à la fois accompagner les défunts dans les nécropoles, servir de monnaie d’échange durant l’esclavage, comme composer les plus belles parures à l’époque médiévale, ou plus tard servir les plus grands stylistes de la haute joaillerie française.
Elles ont eu, et continuent d’avoir, un langage bien à elles, de par leurs formes, leurs décors, leurs couleurs, leurs destinations.
La fabrication de ces perles, ce savoir faire artisanal, reste un patrimoine ancestral.
Peu à peu tombé dans l’oubli quand la mécanisation et la mondialisation sont apparues, le métier de perlier d’art, de« facteur de perles », est un métier noble et magique qui mérite qu’on s’y attarde et qu’on s’y perde, tant il est riche en histoire et en possibilités infinies de créations.
L’Art de la perle de verre est inscrit à l’Unesco comme patrimoine culturel immatériel.
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